======Règles de rédaction des questions à choix multiples====== =====Famille "Adéquation aux objectifs"===== ===R1. Utiliser les QCM quand elles sont les plus appropriées=== * Type d’apprentissage : la plupart des apprentissages de type cognitif. Peu adaptées au simple rappel des connaissances. Inadaptées pour les apprentissages de type psychomoteur (calligraphie), cognitifs (rédaction). * Certains sujets adaptés : cas de définitions, de similitudes, de différences, etc. Inadaptées pour les sujets qui ne font pas consensus ou qui sollicitent l’opinion personnelle de l’étudiant. ===R2. Garantir la cohérence entre les objectifs, l’enseignement et l’évaluation=== * Les objectifs d’évaluation sont décrits. * Le choix des proportions d’items par catégorie/ chapitre/ objectif/ compétence résulte d’une stratégie pouvant être matérialisée sous la forme d’un tableau de spécification (ou plan d’évaluation, protocole d’échantillonnage…). ===R3. Limiter l’ancrage d’une erreur dans l’esprit des étudiants=== * L’épreuve par QCM doit être proposée après une période d’apprentissage ayant permis un bon ancrage mémoriel des savoirs visés. * Le cours a sensibilisé les étudiants sur les erreurs ou fausses représentations classiques de la discipline qui sont mobilisées pour créer les leurres ou distracteurs dans les questions à choix multiples. =====Famille "Valeur diagnostique"===== ===R4. Garantir que l’item sollicite le niveau cognitif visé=== * Éviter les questions sur des détails du cours ou sur des exemples. * Privilégier des situations complexes et inédites. * Ne pas faire de questions uniquement sur le résultat final, penser aux étapes intermédiaires du raisonnement. * Utiliser un verbe d’action pour chaque amorce, cohérent avec le niveau cognitif visé dans les objectifs pédagogiques. ===R5. Indiquer l’erreur commise=== * Les distracteurs / leurres sont choisis parmi des solutions naturelles (vrai/faux ; les quatre groupes sanguins principaux - A, B, O, AB). * Les distracteurs ou leurres sont inspirés des erreurs habituelles ou systématiques des étudiants (Leclercq, 1986, p. 93-96). * Hormis le vrai-faux, l’item comporte de 3 à 5 choix de réponse (Morissette, 1998, p. 69). ===R6. Préciser sur quelle partie de l’énoncé porte la question=== * La partie de l’énoncé sur laquelle porte spécifiquement la question est mise en valeur par exemple via un soulignage. =====Famille "Rédaction de la question"===== ===R7. Garantir une épreuve juste et équitable avec des procédés transparents=== * Respect de la consigne concernant : * Le mode de réponse (réponse unique/multiple, possibilité d’abstention) ; * Le principe de notation (avec ou sans point négatif, statut de l’abstention) ; * Le barème ; * L’ordre des propositions (aléatoire, alphabétique). * La consigne générale décrit la manière dont sont rangés les items. ===R8. Limiter l’élimination de solutions avec des phrases syntaxiquement correctes=== * L’amorce suivie de chacune des solutions proposées forment une phrase grammaticalement correcte. * Le genre (masculin/féminin) et le nombre des solutions proposées (singulier/pluriel) sont en accord avec l’amorce. ===R9. Limiter les confusions=== * La formulation est simple et concise. * Les termes utilisés dans la question sont précis et adaptés. * Le cadre et/ou contexte dans lequel s’inscrit la question est décrit (situation, niveau, échelle…). ===R10. Limiter les contresens=== * La question est rédigée sous une forme affirmative. * S’il y a présence d’une négation syntaxique (ne pas) ou sémantique (mots à connotation négative), elle est indispensable et mise en valeur dans le texte (souligné, gras…). * Les négations ne doivent pas pour autant s’accumuler. ===R11. Séparer informations et questions=== * Faciliter la reconnaissance des différentes parties de la question. * Le texte de la quesiton est présenté dans un ordre rigoureux et contenant : d’abord les informations puis la question et enfin les propositions de réponse. * Il y a un saut de ligne entre les informations et la question puis entre la question et les propositions de réponse. ===R12. Alléger la formulation des propositions de solution=== * Il n’y a aucun élément commun dans la formulation des solutions proposées. * Tous les éléments communs aux solutions proposées ont été remontés dans l’amorce et/ou groupés à la fin de la question (en dessous des solutions). =====Famille "Rédactions des solutions"===== ===R13. Limiter les connexions entre les solutions proposées=== * Aucune solution n’est liée à une autre par un connecteur logique, c’est-à-dire un mot ou expression comme par exemple : «au contraire», «en plus», etc. * Aucune solution ne nécessite la lecture croisée d’une autre solution pour pouvoir être comprise. ===R14. Limiter les inclusions et recouvrements de sens=== * Les solutions doivent être exclusives les unes des autres. * Les solutions ne doivent pas se recouvrir ou s’inclure à moins que la question porte spécifiquement sur le niveau de généralité, l’échelle… d’un phénomène. ===R15. Pas de mots communs à une solution et à l’amorce=== * Limiter les redondances pour éviter la sur-attractivité de certaines solutions. * Aucun mot ou expression ne se retrouve tel quel dans l’amorce et au moins une des solutions. * Aucune racine à la base d’un mot ou expression ne se retrouve dans l’amorce et au moins une des solutions. ===R16. Vraisemblance des solutions=== * Limiter l’élimination de propositions de solutions par l’analyse des incohérences. * Aucune solution ne semble aberrante ou artificielle, discordante, discréditée, farfelue, erronée, illogique, maladroite, mensongère, saugrenue… par rapport aux autres. * L’humour est utilisé seulement s’il est compatible avec les pratiques de l’enseignant et l’environnement d’apprentissage. ===R17. Même longueur pour toutes les solutions=== * Limiter la sur-attractivité d’une solution plus longue que les autres. * Les solutions ont toutes la même longueur (pas d’asymétrie). * En cas d’impossibilité de rendre concise la solution correcte, il s’agit d’allonger les solutions incorrectes, sans pour autant induire d’autres biais de rédaction (R16.Vraisemblance, R18. Complexité…). ===R18. Emboîtement des solutions=== * Toutes les solutions semblent présenter un même niveau d’exhaustivité, de complétude. Aucune solutions ne semble plus complète ou englobante que d'autres. * Les solutions générales implicites (aucune, toutes, manque, absurdité) sont utilisées avec précaution. ===R19. Même degré de généralité pour toutes les solutions=== * Sauf cas exceptionnel, les solutions n’utilisent pas de termes absolus et catégoriques comme : tous, toujours, jamais, aucun, etc. * Les solutions générales implicites (Aucune, Toutes, Manque, Absurdité), sont utilisées avec précaution. ===R20. Même degré de technicité du vocabulaire pour toutes les solutions=== * Aucune solution n’utilise un vocabulaire plus spécifique, précis ou recherché que les autres. ===R21. Termes identiques pour une même idée=== * Quand une même idée est évoquée dans plusieurs solutions proposées, elle est exprimée dans des termes identiques. * Lorsque des notions sont proches et souvent confondues dans les erreurs habituelles, la question à choix multiple peut servir à tester la capacité des étudiants à les distinguer. ===R22. Consensus sur le caractère correct ou incorrect=== * Le caractère correct ou incorrect des solutions proposées est incontestable. * La question à choix multiple traite d’un sujet qui ne fait pas l’objet d’un débat ou d’une controverse, et qui ne fait pas appel non plus appel à une opinion. ===R23. Équilibre entre les solutions positives et négatives=== * Il n’y a que des propositions de solutions positives ou que des propositions de solutions négatives. * Lorsque les solutions sont connotées positivement ou négativement, il y a un équilibre entre les deux types de solutions. ===R24. Pas de solutions connotées péjorativement=== * Les solutions ne possèdent pas de mots ou expressions qui introduisent de fortes connotations tant positives que négatives. * Les qualificatifs employés dans les propositions de solutions sont indispensables et utilisés sans excès. =====Famille "Cohérence"===== ===R25. Ordre logique=== * Les solutions sont rangées en ordre alphabétique ou alphanumérique. * L’ordre de présentation des solutions est aléatoire. * Les items sont rangés par difficultés, thématiques… ===R26. Signes et abréviations en toutes lettres=== * Dans les questions qui ne portent pas strictement sur des opérations numériques, les signes (+, -, x…) sont écrits en toutes lettres. * Les abréviations utilisées sont parfaitement assimilées et maîtrisées par les étudiants. ===R27. Uniformisation des ponctuations=== * Si l’amorce est sous forme interrogative ou impérative, les propositions de solutions commencent par une majuscule et se terminent par un point. * Si l’amorce est une phrase à compléter, les propositions commencent en minuscule et se terminent par un point-virgule, sauf la dernière qui se termine par un point. ===R28. Ne pas induire la réponse à une autre question du test=== * Lorsque deux questions traitent d’un thème voisin ou du même, elles ne donnent pas d’indications permettant de déduire la solution de l’une ou de l’autre. * Dans le cas du dossier progressif, l’outil d’évaluation utilisé garantit que les étudiants ne peuvent pas modifier leurs réponses précédentes une fois passés à la question suivante. =====Sources===== * LAVEAULT Dany et GREGOIRE Jacques, 2014. //Introduction aux théories de tests en psychologie et en sciences de l'éducation, 3ème édition//. * LECLERCQ Dieudonné, 1986. //La conception des questions à choix multiple//. * MORISSETTE, Dominique, 1998. //Les examens de rendement scolaire//. * SMART – IFRES - Université de Liège, 2015-2017. //Règles de rédaction des questions à choix multiples//.